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TOULOUSE - Le procès du professeur de droit toulousain Jacques Viguier, soupçonné d'avoir tué sa femme, Suzy, en février 2000, débute ce lundi devant la cour d'assises de la Haute-Garonne. Le 27 février 2000, Suzy Viguier, 38 ans, avait mystérieusement disparu du domicile du couple en instance de divorce, mais son corps n'a jamais été retrouvé. Des indices trouvés dans cette maison, tels que des taches de sang ou des objets personnels de la victime laissés sur place, ont fait peser de lourds soupçons sur son mari, qui a cependant toujours affirmé son innocence. Prévu pour durer deux semaines, ce procès présidé par Jean-Louis Cousté devrait s'achever le 30 avril. Mis en examen le 11 mai 2000 pour "assassinat" par la juge d'instruction Myriam Viargues, Jacques Viguier, 51 ans, avait été écroué jusqu'au 15 février 2001 avant d'obtenir sa remise en liberté. Bien que continuant de retenir des indices "graves et concordants" sur sa culpabilité, la chambre de l'instruction l'avait renvoyé devant la cour d'assises après requalification de sa mise en examen en "homicide", les juges ayant souligné "l'absence de preuve de préméditation." L'accusé risque la réclusion à perpétuité, le code pénal français ne liant pas une condamnation pour meurtre à la découverte d'un cadavre ou de l'arme d'un crime. Les jurés devront se prononcer en fonction de leur intime conviction. Un premier procès de Jacques Viguier, prévu en décembre dernier, avait été reporté en raison des "difficultés psychologiques" rencontrées par l'accusé à la veille de l'audience. TUER POUR NE PAS DIVORCER ? Depuis sa remise en liberté, l'accusé, père de trois enfants, a plusieurs fois clamé son innocence, soulignant qu'il faudrait être fou pour "tuer pour ne pas divorcer." "Ce procès permettra enfin de démontrer mon innocence. Je ne doute pas du jugement puisque, dans le dossier, il n'y a rien qui démontre autre chose que mon innocence", répète-t-il. "Le dossier de mon client va enfin sortir de l'ombre, de l'opacité grâce à la lumière d'une audience publique", a déclaré à Reuters son défenseur, Me Georges Catala. "Ces audiences vont nous permettre de démonter l'extraordinaire mécanique qui a propulsé ce parfait honnête homme sur le banc d'une juridiction criminelle", a-t-il ajouté. "Nous espérons que la justice sera rendue, enfin", a ajouté ce ténor du barreau toulousain. Pour Me Guy Debuisson, l'un des avocats des proches de Suzy Viguier, "il est grand temps que cet homme rende enfin des comptes après un véritable parcours du combattant organisé par Jacques Viguier pour tenter, étrangement, d'éviter sa comparution". lexpress.fr Copyright cabinetsavocats.com |
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