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La décision de la vente par appartement du groupe Alstom, avec la cession pour 10 à 11 milliards d'euros de sa branche énergie à l'américain General Electric ou à l'Allemand Siemens, devrait intervenir ce mercredi. En attendant, alors que le titre du groupe français reste suspendu à la bourse, François Hollande a pris le dossier en main en recevant, ce lundi matin à 9 h 30, Jeff Immelt, le PDG de General Electric. Il devrait aussi rencontrer, à 18 heures, Joe Kaeser, le PDG de Siemens mais aussi à 19 h 15, Martin Bouygues, le patron de Bouygues qui est l'actionnaire de référence d'Alstom. Même si l'Etat n'est plus actionnaire de se fleuron industriel depuis 2006, le dossier prend une tournure tout autant politique que stratégique dans des secteurs clefs de l'énergie et des transports. Arnaud Montebourg a justifié son interventionnisme par la nécessité de prémunir la France du risque de perdre un centre de décision et d'éventuels emplois. Alstom emploie quelque 93 000 personnes dans le monde dont 18 000 en France. L'offre économique de l'Américain sur la branche énergie d'Alstom, qui représente près de 70% de son chiffre d'affaires, semble pertinente étant données leurs activités complémentaires. Néanmoins, après l'arrivée du chinois Dongfeng dans le capital de PSA Peugeot-Citroën, la pilule a du mal à passer. Les dirigeants européens rêvent de constituer un géant de l'énergie européen, et François Hollande lui-même a déjà appelé de ses voeux la constitution d'un «Airbus de l'energie». De manière symbolique, la vente d'Alstom à un industriel américain apparaîtrait aussi comme un nouveau revers pour l'industrie française et pour un gouvernement militant pour le patriotisme économique, alors qu'en son temps Nicolas Sarkozy avait sauvé le groupe en 2004. De son côté, le ministre français du Travail, François Rebsamen, a fait savoir qu’il voulait que « tous les emplois soient sauvegardés ». Il a ajouté qu’il souhaitait aussi que « l’indépendance énergétique soit maintenue, que les centres de décisions restent en France ». La députée PS, Karine Berger, s’est elle prononcée en faveur d’une solution européenne. « Il n’est pas possible, des années après la construction de l’UE, qu’un géant comme Alstom soit découpé en morceaux avec une possession en partie américaine », a-t-elle affirmé. Copyright cabinetsavocats.com |
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