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Le baclofène peut désormais être prescrit dans le traitement de la dépendance à l'alcool en toute légalité. Au lendemain du feu vert de la Cnil, l'Agence nationale de sécurité du médicament a rendu public l'accord d'une «recommandation temporaire d'utilisation» pour le baclofène. Valable 3 ans, elle autorise les médecins à prescrire cette molécule avant les résultats définitif de nouveaux essais cliniques visant à prouver l'efficacité du baclofène contre l'alcoolisme. C'est sur la base de ces résultats que le laboratoire producteur peut déposer, s'il le souhaite, une demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM). En fait l'utilisation du baclofène contre l'alcoolisme n'était absolument pas prévue au départ de la vie de ce médicament, développé pour lutter contre les contractures particulières qu'engendrent des maladies neurologiques sévères. L'aide au sevrage grâce au baclofène a été popularisée par le livre du Dr Olivier Ameisen, en 2008, qui racontait comment il s'était lui-même libéré de son addiction grâce à ce médicament. Dans les quatre études les plus sérieuses réalisées jusqu'alors, le traitement s'avère effectivement efficace pour 60 à 70% des malades, dans trois études menées à des doses allant de 30 à 60 mg/jour. La quatrième avait des résultats négatifs à 30 mg/jour, selon lefigaro. L'addiction à l'alcool concerne environ 2 millions de personnes en France et causerait 45 000 décès par an. Le baclofène agit notamment sur le « craving », l'envie irrésistible de boire. C'est le médecin Olivier Ameisen, décédé en 2013, qui a expérimenté sur lui-même le baclofène, qui l'a guéri. La publication de ses travaux, en 2004, était passée inaperçue. Pas son livre, Le Dernier Verre (Denoël), paru en 2008. Des alcooliques l'essayent, deviennent indifférents à l'alcool, et relatent sur Internet leurs expériences. De plus en plus de médecins le prescrivent. D'autres restent sceptiques, voire critiques. Les chiffres montrent l'engouement, et des résultats intéressants. Entre 2007 et 2012, le nombre de patients qui se sont fait rembourser des boîtes de baclofène a presque doublé (de 67 000 en 2007 à 117 000 en 2012). L'explosion des ventes a conduit l'ANSM à s'auto-saisie. Fin 2013, l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie a mené une enquête auprès de 1 200 patients de son réseau de soins : 9,3 % avaient pris du baclofène au cours des douze mois précédents. Parmi les 700 déclarant prendre un traitement médicamenteux le jour de l'enquête, 11,6 % prenaient du baclofène ; un peu moins de la moitié (43 %) d'entre eux étaient abstinents. Copyright cabinetsavocats.com |
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