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Le désormais culte journaliste irakien Mountazer al-Zaïdi, qui avait jeté ses chaussures sur George W. Bush a été entendu mercredi par un juge d'instruction. Ce dernier a déclaré que le journaliste de la chaîne irakienne al-Bagdadiya avait "bien coopéré". En vertu du code pénal irakien, le journaliste risque jusqu'à sept ans de prison pour "offense à un chef d'Etat étranger". Auparavant, un de ses collègues avait indiqué que le journaliste avait demandé à "la chaîne d'envoyer les trois avocats irakiens chargés de le défendre". Dimanche soir, en pleine conférence de presse, Mountazer al-Zaïdi, devenu une star pour certains dans le monde arabe, avait lancé ses chaussures sur George W. Bush, venu faire une visite d'adieu en Irak, sans toutefois l'atteindre. Selon son frère, le journaliste, qui avait également traité de "chien" le président américain, mijotait ce geste de longue date pour protester contre l'invasion américaine de l'Irak. Dans un premier temps immobilisé par ses confrères, il avait été emmené manu militari par les services de sécurité. Son frère Durgham avait accusé les services irakiens de sécurité d'avoir frappé le journaliste. Mercredi, pour éviter la répétition de tels incidents, des mesures de sécurité exceptionnelles -augmentation du nombre de gardes et mise en place d'un système d'accréditation- ont été prises dans la salle prévue pour la conférence de presse commune entre les Premiers ministres irakien et britannique Nouri al-Maliki et Gordon Brown, en visite surprise en Irak. Lundi soir, le général Qassem Atta, porte-parole des opérations de sécurité à Bagdad, avait annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire. George W. Bush a cependant estimé sur CNN que les autorités irakiennes ne devaient "pas réagir avec excès" à l'égard du journaliste. L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a emboîté le pas au président américain, réclamant la "clémence" pour Mountazer al-Zaïdi et sa libération "pour des raisons humanitaires et afin d'apaiser les tensions". L'incident est rapidement devenu le principal sujet de conversation en Irak, où le leader chiite Moqtada Sadr fait son héros du journaliste alors que le comité des oulémas sunnites musulmans voit en lui "l'icône de la résistance contre l'occupation". Mais de nombreux Irakiens ont estimé qu'il n'était pas "convenable" d'offenser un "invité", car cela est contraire à la culture d'hospitalité arabe. A l'étranger, l'incident, qui a donné naissance à au moins un jeu sur l'internet, continuait de faire sourire. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a ainsi déclenché l'hilarité d'une salle de presse en déclarant avoir pris "conscience qu'ici je devrais faire attention non seulement à qui lève la main pour poser une question, mais aussi à qui a enlevé ses chaussures". europe1.fr Copyright cabinetsavocats.com |
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