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Dix-huit de ses complices présumés ont également été condamnés. De violents incidents ont éclaté après la lecture du verdict, rendu par la cour d'assises de Paris en pleine nuit, peu après 01h00 du matin lundi, au terme de dix semaines de procès et de trois jours et demi de délibéré. Parmi les autres condamnés, l'ancien avocat de Ferrara, Karim Achoui, conseil de plusieurs figures du "milieu" accusé d'avoir participé aux préparatifs d'évasion, a été sanctionné de sept ans de prison et arrêté à l'audience, la cour ayant délivré un mandat de dépôt. Achoui a été placé immédiatement en détention. Idem pour Hocine Kroziz, ancien surveillant de Fresnes, reconnu coupable de complicité et condamné à 12 ans de réclusion criminelle. Pour quatre autres accusés, reconnus comme membres du commando et coupables de tentative d'assassinat, ce sera 15 ans de prison. Concernant les 12 autres accusés, la cour a prononcé deux acquittements et des peines allant de quatre mois de prison avec sursis jusqu'à 11 ans de réclusion. La salle d'audience bouclée Chauffé par des heures d'attente, le public a éclaté au moment où l'un des accusés, Stefano Belli, condamné à quatre ans d'emprisonnement alors qu'il comparaissait libre, était appréhendé. «Sale pute», ont lancé plusieurs accusés à la présidente Janine Drai, tandis qu'une bouteille d'eau volait en direction des juges et des jurés. Un grand mouvement de foule a ensuite porté le public vers les barrières les séparant du prétoire, défendues par les forces de l'ordre. Quelque 70 gendarmes, qui avaient pris place à l'intérieur de la salle d'audience, ont bouclé les issues pendant une dizaine de minutes. Une incarcération immédiate a aussi été ordonnée contre un autre accusé ayant comparu libre, le gardien de prison Hocine Kroziz, condamné à 12 ans de réclusion criminelle. Fait sans précédent, un commando de plusieurs hommes avait libéré le 21 mars 2003 Antonio Ferrara, déjà condamné à quatre reprises pour des attaques de banque, un meurtre et une première évasion de prison en 1998. Quatre membres présumés du commando reconnus coupables de participation directe à l'opération sont condamnés à 15 ans de réclusion. Les peines s'échelonnent ensuite de 11 ans à quatre mois pour les autres suspects, accusés d'avoir participé aux préparatifs ou d'avoir aidé Ferrara dans sa fuite. Deux accusés ont été acquittés, dont l'un était soupçonné d'avoir participé à l'action et contre lequel était requis 18 ans de réclusion. L'annonce des mandats de dépôt a conduit un condamné à injurier la présidente de la cour et d'autres accusés l'ont imité, provoquant une intervention musclée des gendarmes puis une explosion de colère de la part des proches des accusés, qui avaient rempli la salle d'audience. APPEL SERA DÉPOSÉ Les quelques 90 gendarmes qui quadrillaient la salle ont alors du mettre fin énergiquement à une mini-émeute en pleine cour d'assises. Les avocats de la défense, qui ont plaidé l'acquittement pour plusieurs des condamnés, dont Achoui, et mis en cause l'équité du procès, ont annoncé qu'ils feraient appel. Illustrant la permanence d'un banditisme violent, les images du commando faisant sauter la porte de la prison à l'explosif et tirant à la Kalachnikov sur les gardiens avaient choqué l'opinion. La traque de Ferrara, suivie au plus haut niveau politique, était devenue une affaire d'Etat. Le truand a été repris en juillet 2003. Ouvert le 6 octobre, le procès a sombré dans la confusion. Depuis une bagarre générale dans le box des accusés début novembre, il s'est déroulé en l'absence d'Antonio Ferrara, de deux autres accusés et de leurs avocats, qui ont quitté l'audience et refusé de sortir de leurs cellules, jugeant la cour partiale. Le parquet général et la hiérarchie judiciaire parisienne, qui voient ce départ comme une manoeuvre, ont décidé de terminer le procès, malgré les risques d'irrégularité posés par une audience sans les principaux accusés et avocats. La présence de Me Karim Achoui parmi les condamnés retient l'attention car cet avocat connu dans le milieu judiciaire s'est fait connaitre du public contre son gré, lorsqu'il a été grièvement blessé par balles, le 22 juin, en pleine rue à Paris, par deux hommes circulant à moto. L'homme de loi impute à la police cet attentat dans un livre, ce qui lui a voulu des poursuites en diffamation de la part de la place Beauvau. L'accusation estime qu'il a donné le signal du déclenchement de l'opération à Ferrara en envoyant un collaborateur au parloir de la prison la veille des faits. Il a clamé son innocence tout au long du procès. Maître Francis Szpiner a annoncé qu'il demanderait dès lundi sa mise en liberté. Source: 20minutes, rmc Copyright cabinetsavocats.com |
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