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"Nous sommes heureux de l'intégration de la Suisse à l'espace Schengen", a annoncé la présidence française de l'UE lors d'une conférence de presse en marge d'une réunion des ministres européens de l'Intérieur. "Mais si la Suisse ne devait plus respecter le principe de la libre circulation des personnes ou devait lui opposer des entraves, alors cela poserait un problème majeur et nous devrions interrompre la présence de la Suisse dans Schengen", a averti le commissaire européen chargé de la Justice et des Libertés, Jacques Barrot. "Mais nous avons confiance dans le peuple suisse. Nous ne voulons pas faire de procès d'intention", a-t-il assuré. "Nous ne sommes pas surpris" par cet avertissement, "c'est logique. Ce sera difficile de rester dans Schengen sans la libre circulation", a reconnu quelques heure plus tard le ministre de l'Intérieur de la Confédération, Eveline Widmer-Schlumpf, devant les journalistes. "Nous devons gagner le référendum sur la libre circulation", a-t-elle insisté. "Les Suisses sont libres de décider comme ils l'entendent en février, mais nous devons attirer leur attention sur les conséquences de leur décision", a-t-elle souligné. "Nous devons faire remarquer aux citoyens de la Confédération, sans les menacer, que l'Union européenne fait un lien entre l'appartenance à Schengen et la libre circulation", a-t-elle précisé. "La fin de la présence de la Suisse dans Schengen ne sera pas automatique" en cas de non, a-t-elle cependant précisé, "il reviendra aux pays de l'UE de décider". L'Union européenne et la Confédération Helvétique supprimeront les contrôles à leurs frontières terrestres le 12 décembre, et dans leurs aéroports le 29 mars 2009. Les autorités de la Confédération ont insisté pour que l'intégration à l'espace Schengen soit opérationnelle pour Noël, précisément pour peser sur les électeurs avant le référendum de février 2009. Cette intégration, pour laquelle les Suisses s'étaient prononcés lors d'un précédent référendum en 2005, devrait avoir des conséquences importantes notamment pour le tourisme. "Désormais le titulaire d'un visa Schengen n'aura plus besoin d'un second visa pour entrer en Suisse", a souligné Mme Widmer-Schlumpf. Le nouveau référendum vise à refaire valider par l'opinion publique les accords de Schengen et se prononcer sur l'extension des accords sur la libre circulation des personnes à la Roumanie et à la Bulgarie. "Si le non l'emporte, il faudra trouver une solution avec l'Union européenne", a reconnu par ailleurs une source au ministère suisse de la Police et Justice qui gère le dossier. "Il est sûr que l'on court le risque de sortir de cette coopération", a-t-elle ajouté, soulignant toutefois qu'au vote de 2005 il y avait eu 54% de "oui". "Il n'y a pas de raisons pour que l'opinion publique ait changé d'avis", a-t-elle estimé. Fabrice Coffrini AFP ¦ Panneau indiquant la frontière entre la ville suisse de Kreuzlingen et allemande de Constance, le 20 novembre 2008 © 2008 AFP Copyright cabinetsavocats.com |
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